Pourquoi la planche à découper mérite votre attention
Si la poêle est la star incontestée de nombreuses cuisines, la planche à découper est son acolyte silencieuse mais indispensable. On découpe dessus fruits, légumes, viandes, fromages, on y pose vite fait le couteau, parfois un bol… Bref, elle est présente à chaque étape ou presque. Pourtant, peu de gens se posent vraiment la question : est-ce que ma planche actuelle est adaptée à mes besoins culinaires ?
Et ce n’est pas qu’une affaire d’esthétique. Choisir la bonne planche à découper, c’est avant tout une question d’hygiène, de confort, de durabilité, et de respect de vos ustensiles (surtout vos précieux couteaux !). Plongeons ensemble dans le monde discret mais stratégique de la planche à découper.
Les critères essentiels avant d’acheter
Avant de craquer pour une planche en bambou trop mignonne ou une XXL en plastique fluo, posons-nous les bonnes questions :
- Que découpez-vous le plus ? Des légumes au quotidien ou de la viande crue régulièrement ?
- Travaillez-vous sur un petit plan de travail ? Parce que oui, une planche géante sur un bout de plan de travail, c’est comme une piscine dans un studio.
- Êtes-vous rigoureux sur l’hygiène alimentaire ? Sérieusement, une planche mal choisie peut devenir un nid à bactéries.
- Avez-vous des couteaux de qualité que vous souhaitez préserver ? Certaines surfaces peuvent les user prématurément.
Une fois ces points posés noir sur blanc, le tri devient beaucoup plus simple.
Bois, plastique, bambou, verre : le vrai match
En matière de planche à découper, le choix du matériau est LE nerf de la guerre. Chaque matière a ses atouts et ses défauts… certains plus graves que d’autres.
Le bois : la valeur sûre pour les puristes
Considéré comme le roi des matériaux pour les planches, le bois reste une référence, et pas juste pour son look chaleureux. Choisi de bonne qualité (type hêtre, érable ou noyer), il offre une surface agréable pour la découpe et surtout douce avec les couteaux.
- Les plus : Durable, réparable (on peut la poncer), respectueux des lames, esthétique.
- Les moins : Nécessite un entretien régulier (pas de lave-vaisselle, huilage), peut se tâcher avec certains aliments, plus cher à l’achat.
Petit conseil pragmatique : Évitez les planches en bois exotique type teck ou acacia bon marché. Souvent trop denses, elles abîment les couteaux et sont plus dures à entretenir.
Le plastique : pratique et hygiénique, mais…
Les planches en polyéthylène (ou autre plastique alimentaire) cartonnent en cuisine pro pour une raison : elles se lavent facilement, passent au lave-vaisselle et sont légères.
- Les plus : Facilité d’entretien, hygiène, prix abordable, souvent disponibles en plusieurs couleurs (pratique pour dédier une couleur à un type d’aliment).
- Les moins : Marquent rapidement, retiennent les odeurs, moins jolies, finissent à la poubelle plus tôt que prévu.
Côté hygiène : Changez vos planches dès qu’elles sont trop zébrées. Les petites entailles profondes deviennent vite des abris à microbes.
Le bambou : entre écologie et dureté
Souvent vu comme une alternative écolo au bois classique, le bambou divise les cuisiniers. C’est un matériau regénératif rapide, certes, mais plus dur qu’il n’y paraît.
- Les plus : Léger, résistant à l’humidité, esthétique.
- Les moins : Trop dur pour les lames (à long terme), nécessite aussi un huilage occasionnel, tendance à fissurer s’il est de mauvaise qualité.
À savoir : Si vous optez pour du bambou, vérifiez que la planche est bien en lamelles collées sans résines douteuses. On veut rester food-safe.
Le verre : joli mais tout sauf recommandé
Oui, c’est hygiénique. Oui, ça fait moderne. Mais utiliser une planche en verre, c’est comme couper sur du carrelage. À bannir immédiatement pour le bien de vos couteaux (et de vos oreilles, tant le bruit est insupportable).
Conseil de Maglone : Gardez une planche en verre uniquement… pour poser vos plantes ou couper de la pâte à sel avec les enfants.
Une planche à chaque usage, le combo gagnant
Comme pour les couteaux, il est souvent plus malin d’avoir plusieurs planches pour couvrir tous les besoins. Trois types suffisent amplement :
- Une grande planche en bois pour les fruits, légumes, pain, fromages. Confort et plaisir garantis lors de chaque découpe.
- Une ou deux planches en plastique, fines et colorées, pour les aliments sensibles comme les viandes crues et le poisson. Elles passent au lave-vaisselle, ce qui simplifie le nettoyage.
- Une mini-planche, pour les coupes rapides (ail, citron, herbes). Accessible, elle vous évite de salir la grosse planche pour une simple gousse d’ail.
Et si vous cuisinez beaucoup, ajoutez-en une quatrième « tampon » : elle servira quand les autres sont sales ou en cours de lavage. Ça vous évite d’improviser sur une assiette creuse (oui, on l’a tous déjà fait).
Stabilité et taille : les malins regardent au-delà du matériau
Une planche qui glisse, c’est un accident en devenir
Peu importe le matériau : votre planche doit être stable. Une assiette posée sur un coussin, c’est à peu près l’idée d’une planche qui glisse sur le plan de travail. Placez un petit torchon plié ou un tapis antidérapant en dessous. De nombreuses planches modernes intègrent déjà des patins en caoutchouc, à privilégier si vous achetez neuf.
Quelle taille est idéale ?
On a tendance à penser qu’il faut « la plus grande possible ». En réalité, la bonne taille dépend de votre plan de travail. Une planche de 40 × 30 cm est bien pour un usage quotidien, mais si vous avez une toute petite cuisine, restez sous les 30 × 20 cm pour garder de l’espace de manœuvre.
Bref, trouvez l’équilibre entre surface de découpe et ergonomie.
Entretien : votre planche, vous la garderez si vous la chérissez
Que vous penchiez pour le bois, le plastique ou même le bambou, quelques gestes simples prolongeront la durée de vos planches :
- Nettoyez à l’eau chaude savonneuse après chaque usage. Évitez le trempage, surtout pour le bois.
- Désinfectez de temps en temps avec un mélange vinaigre blanc et citron ou un peu d’eau oxygénée (idéal pour le poisson ou la viande crue).
- Huilez vos planches en bois ou bambou une fois par mois avec de l’huile minérale ou de l’huile de pépins de raisin. Cela évite qu’elles se dessèchent et fendillent.
- Changez vos planches en plastique dès qu’elles sont trop striées. Ces « cicatrices » deviennent des repaires de bactéries, invisibles mais bien présents.
Petit truc : pour neutraliser les odeurs d’ail ou d’oignon, frottez votre planche avec du marc de café ou du bicarbonate de soude. Simple, efficace, et zéro produit chimique.
Et le côté esthétique alors ?
Ne le nions pas : la planche reste en évidence dans bien des cuisines. Optez pour une belle planche en bois huilé que vous pourrez laisser sur le plan de travail sans rougir. Certaines deviennent même des plateaux dignes d’un apéro dînatoire : posez un fromage, trois noix et un couteau, et vous êtes déjà Instagram-ready (ou presque).
Mais l’esthétique ne doit jamais primer sur la fonction : une planche doit d’abord être sûre, adaptée, et facile à entretenir. Le reste, c’est la cerise sur le gâteau.
En résumé… ou presque
Choisir une bonne planche à découper, ce n’est pas glamour, mais c’est un vrai geste de bon sens culinaire. Prenez le temps de sonder votre pratique, puis investissez (même modestement) dans des matériaux adaptés, entretenus et dédiés à chaque usage. Vos couteaux vous diront merci, vos mains aussi.
Retenez simplement une chose : une planche qui ne correspond pas à votre cuisine vous gênera au lieu de vous aider. Et en cuisine, tout ce qui freine le geste ou vous fait hésiter finit toujours par perturber le goût. Alors, à vos planches !