Un classique qui se réinvente : le pain perdu en version brunch
Le pain perdu, c’est ce genre de recette qu’on croit connaître par cœur. Pourtant, il suffit d’un twist bien pensé pour le révéler sous un jour nouveau. Et quand on le sort du petit-déjeuner pour lui donner une place d’honneur sur la table du brunch, on entre dans une autre dimension. Pas besoin d’ingrédients rares ou de matériel compliqué, promis. Aujourd’hui, je vous propose une version gourmande et équilibrée du pain perdu, idéale pour les matins paresseux du week-end… ou les dimanches où on a juste envie de se faire du bien.
Pourquoi le pain perdu est un candidat parfait pour le brunch ?
D’abord, il coche toutes les cases : simple à préparer, adaptable selon ce qu’on a sous la main et ultra réconfortant. Et puis il y a ce petit côté régressif – la bonne odeur de pain chaud, le sucre caramélisé, la texture entre le croustillant et le fondant. En version brunch, il devient un vrai plat à part entière, autour duquel on peut construire tout un repas.
L’autre avantage, c’est qu’il permet vraiment de faire du neuf avec du vieux – au sens littéral. C’est LA recette anti-gaspi par excellence. Du pain rassis et quelques œufs suffisent, ensuite, tout est question de dosage et de garniture.
Quels types de pain choisir ?
Tout ne se vaut pas. Évitez les pains trop mous ou trop frais : ils vont se gorger de liquide et devenir pâteux. L’idéal, c’est un pain de la veille – voire de deux jours – avec une mie un peu ferme. Voici quelques options qui fonctionnent très bien :
- Brioche : riche et moelleuse, elle donne un résultat ultra gourmand, presque comme un dessert.
- Pain de campagne : intéressant pour une version plus rustique, avec un petit goût levain.
- Pain aux céréales : parfait pour ajouter une texture et un léger goût grillé.
- Pain de mie maison : si vous avez le temps de le préparer vous-même, foncez ! Il absorbe bien sans se désintégrer.
Évitez simplement les pains trop fins ou trop denses (baguette, pain complet ultra compact), qui soit s’écroulent, soit ne s’imprègnent pas.
La base de la recette : l’appareil à pain perdu
On ne va pas réinventer la roue : lait, œufs, sucre, vanille. On peut y ajouter une pincée de sel pour faire ressortir les arômes. Ma formule simple mais efficace pour 4 grandes tranches :
- 2 œufs
- 20 cl de lait entier (ou végétal, type amande non sucré)
- 1 cuillère à soupe de sucre (ou miel selon vos goûts)
- 1 cuillère à café d’extrait de vanille
- 1 pincée de sel
Si vous avez envie de fantaisie, remplacez la vanille par un zeste d’orange ou quelques gouttes de fleur d’oranger. Mais restez minimaliste : trop d’arômes tuent l’arôme.
On bat l’ensemble dans un saladier (avec une fourchette ou un petit fouet), puis on y plonge les tranches de pain pendant 30 secondes à une minute par face, selon l’épaisseur. L’idée, c’est que le pain soit bien imbibé, sans se désintégrer.
Cuisson : à la poêle et à feu doux
Conseil de pro : on ne frit pas le pain perdu dans un bain d’huile, hein. Une noisette de beurre ou d’huile neutre dans une poêle assez chaude suffit. On dore chaque face pendant 2 à 3 minutes à feu moyen-doux, jusqu’à belle coloration dorée.
Perso, je préfère cuire une grande tranche à la fois pour garder une croûte bien croustillante sans brûler le beurre. Et je garde les tranches au chaud dans le four à 90°C en attendant de servir. Simple et pratique.
Idées de garnitures pour un brunch réussi
Voici LE moment où vous pouvez vous amuser. Le pain perdu se transforme en support à créativité culinaire. Salé, sucré, sucré-salé, tout est possible. Voici quelques idées testées et approuvées :
- Classique sucré : sirop d’érable ou miel, fruits frais (framboises, bananes, poires rôties), crème fouettée ou yaourt grec.
- Version “dessert chic” : pain perdu brioché + compotée de pommes maison + quinoa soufflé caramélisé + touche de cannelle.
- Sucré-salé audacieux : figues + fromage de chèvre frais + filet de miel + noix torréfiées.
- 100 % salé : pain de campagne + œuf poché + éclats de bacon croustillant + avocat + un tour de moulin à poivre.
- Nordique : pain complet + fromage frais + gravlax + citron vert + aneth.
À vous de composer votre assiette : l’objectif, c’est de combiner textures (moelleux/croustillant) et saveurs (sucré/salé/acide) pour équilibrer les choses.
Et côté boissons ?
Le pain perdu en version brunch s’accompagne très bien d’une boisson chaude (café filtre ou thé noir corsé), mais on peut aussi oser un petit smoothie maison aux fruits rouges et lait d’avoine, ou encore une eau pétillante infusée au citron et menthe.
Et si vous êtes d’humeur festive, un verre de cidre brut ou un mimosa maison (moitié jus d’orange frais, moitié crémant) peut vraiment parfaire l’expérience.
Quelques ajustements si on veut végétaliser la recette
C’est tout à fait possible. Voici quelques alternatives qui fonctionnent bien :
- Lait : lait d’amande ou de soja (idéalement non sucrés et enrichis en calcium).
- Œufs : on peut tenter un mélange fécule de maïs (2 c. à s.) + lait végétal + une cuillère à soupe de purée de cajou pour la richesse.
- Beurre : huile de coco désodorisée ou margarine végétale de cuisson.
Le rendu est légèrement différent, mais tout aussi savoureux. Pensez à ajuster le temps d’imprégnation du pain selon le lait choisi – certains liquides végétaux sont plus aqueux.
Mais au fait, d’où vient le pain perdu ?
Petite parenthèse curieuse : le pain perdu (ou “French toast” chez nos voisins anglo-saxons) existe dans une forme ou une autre depuis l’Antiquité. Plusieurs récits culinaires romains mentionnent déjà du pain trempé dans du lait et des œufs, puis frit. La recette a ensuite évolué à travers les siècles, toujours avec la même vocation : utiliser les restes de pain de manière astucieuse et gourmande.
Et ce n’est pas une coïncidence si cette recette traverse les âges et les cultures : elle parle de bon sens, de simplicité et de générosité. Exactement ce qu’on aime inviter à notre table.
Quelques conseils en plus pour ne pas se louper
- Faites l’appareil au dernier moment : le lait et les œufs battus s’oxydent vite, donc mieux vaut ne pas le préparer deux heures en avance.
- Ne surchargez pas la poêle : si vous cuisez plusieurs tranches à la fois, elles absorberont moins bien la chaleur et coloreront mal.
- Testez la température : si le pain commence à fumer, c’est trop chaud ! Baissez le feu pour éviter le goût de brûlé.
Et pourquoi pas inviter le pain perdu au prochain brunch entre amis ?
On a parfois tendance à se compliquer la vie quand on reçoit : mille plats, mille ingrédients… Ici, on part sur une base simple, qu’on décline selon les envies de chacun. C’est convivial, facile à monter en buffet, et pile dans l’esprit du brunch qu’on aime : généreux, décontracté, et un peu gourmand sur les bords.
Vous pouvez préparer toutes les tranches à l’avance et les repasser 2 minutes au four chaleur tournante juste avant de servir, pour garder le croustillant. Ajoutez une petite salade verte acidulée si vous partez sur du salé, ou un bol de fruits frais s’il est sucré. Et le tour est joué.
En cuisine comme ailleurs, les recettes qui traversent le temps sont souvent celles qui laissent une place à l’imagination. Le pain perdu en fait partie. Alors, vous y mettez quoi, vous, sur vos tranches ?
